Les amortissements

Pourquoi avoir recours à un amortissements ?

Au-dessus d'un certain montant, il n'est plus possible de faire passer intégralement un achat en charge sur sa comptabilité. Il faut alors procéder à un amortissement.

Ce montant est actuellement fixé à 500€.

Un amortissement consiste à déduire une fraction du montant de l'achat chaque année, jusqu'à finalement atteindre le montant total après la durée de l'amortissement.

Dit plus simplement, le montant de votre achat sera étalé sur une durée définie par la loi.

Par exemple, pour un achat informatique, la durée d'amortissement est de 3 ans. Vous pourrez déduire au maximum 1/3 du montant total de votre achat, durant 3 années.

Cette durée est différente en fonction de la nature du bien à amortir et il vous appartient d'appliquer la bonne durée d'amortissement.

Texte légal pour les BNC

Texte légal pour les BIC

Les différents types d'amortissements

Il existe deux types principaux d'amortissements :

  • l'amortissement linéaire

  • l'amortissement dégressif.

L'amortissement linéaire sera le plus courant des deux. Et le plus simple à calculer.

La règle de base

Ce taux s'applique simplement en divisant le montant du bien à amortir par le nombre d'années.

Le taux s'obtient par la formule :

taux lineˊaire=1dureˊe\text{taux linéaire} = \frac{1}{\text{durée}}

​Par exemple, pour un bien de 1000€ s'amortissant sur 3 ans (taux de 33,33%), l'amortissement sera fait de la façon suivante :

  • 333€ la première année

  • 333€ la deuxième année

  • 334€ la troisième année

C'est la date de mise en service, et non d'achat, qui entre en compte.

En cas de bien mis en service en cours d'année, il faudra appliquer un pro rata sur la première année. La date de départ se compte alors en jours sur l'année.

L’«année» correspond à celle de votre exercice, qui ne va pas obligatoirement du 1er janvier au 31 décembre !

Pour une mise en service au 16 janvier, il faudra retirer 16 jours des 365 que compte l'année. En reprenant l'exemple précédent, vous pourrez amortir votre bien la première année de :

\frac{(365-16)}{365} \times \text{33,33%} \times \text{1000 €}

Soit 349 jours sur l'année

\frac{349}{365} \times \text{33,33%} \times \text{1000 €}

Ces 349 jours sur 365 correspondent à 95,61% de l'année

\text{95,61%} \times \text{33,33%} \times \text{1000 €} = \textbf{319 €}

Amortissement dégressif

L'amortissement dégressif permet d'amortir plus rapidement durant les premières années.

Tout n'est pas amortissable avec l'amortissement dégressif. La liste des biens éligibles est définie dans les articles

  • 39 A-1 du Code Général des Impôts

  • 22, annexe III du Code Général des Impôts

Il faut également que la durée d'amortissement du bien soit au minimum 3 ans.

Le barème est fixé par l'article 39A du Code Général des Impôts.

Actuellement, le barème est le suivant :

DuréeTaux

3 à 4 ans

1,75

5 à 6 ans

2,25

Plus de 6 ans

2,75

Ce taux s'applique comme un coefficient sur le taux de l'amortissement linéaire.

La formule est alors :

taux deˊgressif=taux lineˊaire×coefficient\text{taux dégressif} = \text{taux linéaire}\times\text{coefficient}

Par exemple, pour un bien amortissable sur 5 ans, le taux linéaire est de 20%. Avec l'amortissement dégressif, il passe à 20% * 2,25, soit 45%.

Attention, la formule de l'amortissement linéaire se base toujours sur le montant initial pour obtenir le montant de l'année.

Autre différence : avec l'amortissement dégressif, le montant s'obtient en appliquant le taux au montant restant à amortir.

En reprenant l'exemple sur 5 ans, pour 1000€ :

  • La première année on déduit 45% de 1000€, soit 450€. Il reste 550€.

  • La seconde année on déduit 45% de 550€, soit 247€. Il reste 303€.

  • La troisième année on déduit 45% de 303€, soit 136€. Il reste 167€.

  • La quatrième année, on déduit 45% de 167€, soit 75€. Il reste 92€.

  • Et ainsi de suite…

Sauf qu'il y a une subtilité : on rebascule sur le mode de calcul linéaire dès que le montant de l'année devient inférieur au taux linéaire. Le calcul se fait sur la valeur résiduelle et le nombre d'années restantes.

En reprenant l'exemple précédent :

  • La première année on déduit 45% de 1000€, soit 450€. Il reste 550€.

  • La seconde, la valeur résiduelle est de 550€ à amortir sur 4 années. En dégressif on a calculé que le montant correspond à 247€. En linéaire, ce serait 550€ / 4, soit 137€. On reste en dégressif.

  • La troisième, la valeur résiduelle est de 303€ à amortir sur 3 années. En dégressif on a calculé que le montant correspond à 136€. En linéaire, ce serait 303€ / 3, soit 101€. On reste en dégressif.

  • La quatrième, la valeur résiduelle est de 167€ à amortir sur 2 années. En dégressif on a calculé que le montant correspond à 75€. En linéaire, ce serait 167€ / 2, soit 83€. C'est donc cette fois le taux linéaire qui s'appliquera sur la durée restante, avec 83€ déduis la 4e année et finalement le solde de 84€ pour la 5e année.

Ici ce n'est plus la date de mise en service, mais la date d'achat qui est prise en compte.

Autre différence : le calcul ne se fait plus en jour, mais en mois. La date de début est le premier jour du mois de l'achat. Pour un achat au 16 janvier, on comptera donc le 1er janvier.

Amortissement variable et amortissement exceptionnel

Il existe encore deux autres types d'amortissements qui seront utilisés dans des cas bien spécifiques.

L'amortissement variable vous permet d'amortir en fonction de l'usage réel (par exemple, pour un véhicule ce sera en fonction du nombre de kilomètres parcourus chaque année et du nombre total de kilomètres à parcourir durant la vie du véhicule). Ou, pour une machine, en fonction du nombre de biens produits en fonction de la quantité totale à produire.

L'amortissement exceptionnel est une version accélérée, qui se s'obtient qu'après demande à l'administration fiscale.

Ces deux types d’amortissement sont très spécifiques et votre comptable sera bien meilleur conseiller à leur sujet.

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